Folie collective, bulle, cul-de-sac, les termes ont fleuri pour qualifier la hausse des valeurs de l’IA. Le marché a fini par entrer dans une phase rapide de consolidation mais un secteur a explosé. Saine correction explique certains, début d’éclatement insistent d’autres. Quelques-uns expliquent. Même les astres s’emmêlent. Ouf…
L’absence de publications d’indicateurs économiques causée par le « shut down » avait aussi ajouté de l’incertitude dans le marché. Cependant, de nombreux spécialistes continuent à marteler que cette révolution, celle de l’IA, va doper l’économie en boostant la productivité des entreprises.
Les modèles d’intelligence artificielle n’ont jamais été aussi puissants. L’innovation avance mais peut-être le marché va-t-il souffrir d’indigestion d’infrastructures construites trop vite.
Mais bulle, il y avait dans les actions de logiciels et matériels informatiques quantiques, qui sans bruit, ont perdu 50 % en un mois (IONQ, Quantum Computing, Rigetti…).
A travers les décennies, la technologie a toujours changé l’économie. Dans un monde avec peu de croissance, il faut aller la chercher où elle est. C’est dans le secteur technologique principalement qu’elle existe, plus particulièrement aujourd’hui dans l’IA qui promet de devenir un lieu de l’hypercroissance. D’ailleurs, historiquement, la croissance a toujours été plus robuste dans les valeurs technologiques.
Depuis 30 ans, la technologie surperforme structurellement le marché Actions : +12% de rendement annualisé contre +8% pour les actions mondiales, malgré l’éclatement de la bulle internet.
Alors bulle ou pas bulle ?
Bien-sûr, en bourse, les valorisations des valeurs techs y sont nettement plus riches. Ce côté cher est justifié par une croissance beaucoup plus robuste et constante.
Le momentum bénéficiaire est même phénoménal pour les sept Magnifiques qui affichent 29 % de croissance par an, soit trois fois plus vite que le reste du SP&500. Et le futur reste rose selon les experts de l’IA.
Autres chiffres, depuis 2009, les bénéfices par actions d’entreprises techs ont été multipliés de 6 à 7 fois contre 2 à 2,5 fois pour les valeurs non-tech, explique Christophe Pouchoy, gérant du fonds Echiquier Artificial Intelligence part K, en gain de 18,68 % sur un an, de 122,11 % sur les trois dernières années. [1]
Face aux affirmations de bulle, d’autres expliquent que le boum de l’IA est sous-estimé.
Nous sommes au début d’une décennie qui va être marquée par l’avènement d’une nouvelle ère technologique, raconte sur Bloomberg le PDG de Nvidia, Jensen Huang : « Nous entrons dans un cercle vertueux : de plus en plus d’entreprises, d’individus utilisent les IA. Plus elles sont utilisées, plus elles génèrent de profits et des investissements de recherche qui amélioreront encore l’IA. »
Le monde sous-estime l’ampleur que va prendre l’intelligence artificielle, a estimé Cristiano Amon, directeur général de Qualcomm Inc lors de l’émission « Bloomberg Tech ».
Les algorithmes génératifs en sont les derniers-nés et offrent des possibilités insoupçonnées Et Apple croit au potentiel de l’IA générative : « Patience, l’IA finira par booster nos ventes, » le message de Tim Cook aux investisseurs et aux analystes.
Le PDG de NVIDIA s’attend que l’IA transforme des industries d’une valeur de 100 trillions de dollars dans le monde entier :
« Pensez-y : l’industrie informatique est restée pratiquement inchangée pendant 60 ans, et aujourd’hui, avec l’IA et l’accélération du calcul, chaque couche de la pile informatique est en train de changer. Tous les ordinateurs que nous utilisons, représentant un trillion de dollars, voire plus, doivent désormais être transférés vers la nouvelle plateforme informatique ».
L’intelligence artificielle appartient de moins en moins au futur mais de plus en plus au présent.
Les robotaxis sont sur le point de débarquer et une armée d’humanoïde nous envahir.
« Les robots humanoïdes seront les plus grands produits jamais créés, » a déclaré Elon Musk à l’US – Saudi Investment Forum.
Mais l’idée de bulle, née de la hausse ininterrompue du Nasdaq, continue de hanter les marchés avec en mémoire la bulle internet.
Enguerrand Artaz, Stratégiste, La Financière de l’Échiquier dans son Macroscope, cite une différence représentative : « Microsoft traite aujourd’hui à 30 fois les bénéfices attendus à un an, alors que ce ratio dépassait les 60 en 1999. »
De nombreuses crises étant nées d’un endettement excessif, Christophe Pouchoy souligne cette autre différence majeure : « Les télécoms, au centre de la révolution internet, avaient dû s’endetter lourdement. Aujourd’hui, cet endettement net est nettement inférieur pour les acteurs majeurs de l’IA (de 25 % du résultat d’exploitation pour les 11 plus grands hyperscalers contre 192 % en 2000 [2] pour les principaux opérateurs télécoms [3]). Autre aspect qui confirme la difficulté d’établir un parallèle avec la bulle internet, la rentabilité, qui était faible voire nulle en 1999, contrairement à aujourd’hui. La configuration actuelle est donc différente, et il faut tenir compte de l’accélération persistante de la croissance des sociétés de technologie, par rapport au reste de l’économie. »
Le PEG, baromètre.
Et le gérant étoffe son avis: « La hausse du secteur est justifiée par les croissances bénéficiaires. Les valorisations des valeurs techs se situent à 27 fois les bénéfices pour le Nasdaq [4]. Cela peut paraître élevé, mais n’oublions pas que ces valorisations reflètent des perspectives de croissance nettement supérieures au marché. Pour mieux apprécier cette valorisation, l’utilisation du PEG (Price Earning Growth) est judicieuse, cette mesure permettant d’estimer la valorisation d’une valeur en tenant compte de la croissance. A 1,7 fois aujourd’hui [5], le PEG se situe dans sa moyenne historique. »
Et la croissance reste, selon Christophe Pouchoy, solide. Après une année riche avec la hausse de la demande d’infrastructure cloud, cette croissance devrait se poursuivre en 2026, avec une progression estimée entre 20 à 30 %. Si elle décélère, son rythme reste soutenu. Et les hyperscaleurs (Amazone, Microsoft, Google…) disposent des moyens financiers pour soutenir cette tendance, et la demande de puissance de calcul reste supérieure à l’offre actuelle.
Selon une statistique de début 2025, seules 1 % des données sont analysées. Grâce à l’IA, cette valeur cachée pourra être libérée, avec un impact massif.
Le gérant du fonds Echiquier Artificial Intelligence nuance : « Cependant, ces centres de données sont très énergivores. Sécuriser l’approvisionnement énergétique peut freiner l’activité. Et la durée de vie des puces semi-conducteurs est estimée de 7 à 10 ans, donc un moindre risque d’obsolescence. Si le risque de récession peut apparaître, il est jusqu’ici peu probable. »
Et l’IA va continuer à s’étendre. Après l’édification des infrastructures de l’IA, la seconde phase se concentrera sur l’application, avec la création de développement de modèles concrets de traitement des données (AI agents). Les solutions digitales, software, font partie du développement de cette seconde phase pour synthétiser, manipuler, traiter ces données.
L’art de l’anticipation
Positionnés sur l’innovation et l’identification des mégatendances, les gérants accompagnent les mutations de l’écosystème de l’IA. Les portefeuilles doivent être constamment adaptés explique Christophe Pouchoy : « Il est important de pouvoir estimer la vitesse d’implémentation de ces innovations, en identifiant les différentes vagues. Il est nécessaire de bien comprendre les évolutions d’une technologie pour identifier les entreprises, et se positionner en amont, au bon moment. Lorsque cette croissance s’amorce, que le marché l’identifie et commence à l’intégrer, c’est le moment de prendre des bénéfices, dès que les cours reflètent cette croissance. »
Le pôle Technologies de LFDE gère aussi Echiquier Space part K (+28,27% sur un an et +146,48% sur trois ans) [6] et Echiquier Robotics part K (+11,59% sur un an et +70,10% sur trois ans). [7]
L’astrologie contredit la notion de bulle
En cette fin d’année, l’heure est aux prévisions astrologiques pour ceux qui y croient. Selon les astrologues la baisse de début novembre vient…d’une opposition de Mars à Uranus (4 novembre). Uranus représente notamment les valeurs technologiques.
Un joli trio de planètes est en train de former un triangle isocèle qui sera parfait en 2026 et exclut tout krach. Uranus, Neptune et Pluton, avec de surcroît l’aide de Saturne, nous annoncent des progrès économiques et sociaux majeurs. De quoi fonder l’optimisme en bourse, explique Jean-François Richard spécialiste de l’analyse astrologique en bourse qui avait annoncé le krach de 2000.
[1] Performances au 19.11.2025 Performances cumulée vs indicateur de référence : Depuis création : 68,88 vs 56,18% pour son indice de référence MSCI WORLD NET TOTAL RETURN | 3 ans : 122,11% vs 50,43% pour son indice | 1 an : 18,68% vs 5,97% pour son indice | YTD 15,61% vs 4,40% pour son indice
[2] Bloomberg, Barclays Research, LSEG, Data & Analytics
[3] Opérateurs telcos : AT&T, Verizon, Level 3, Lucent, Global Crossing, Worldcom and Qwest
[4] Bloomberg au 21/11/25 pour le Nasdaq Composite
[5] Source Goldman Sachs au 08/10/2025
[6] Performances au 19.11.2025. Performances cumulée vs indicateur de référence : Depuis création : 165,15% vs 127,01% pour son indice de référence MSCI ACWI NET RETURN | 3 ans : 146,48% vs 49,23% pour son indice | 1 an : 28,27% vs 7,02% pour son indice | YTD 18,51% vs 5,53% pour son indice
[7] Performances au 19.11.2025. Performances cumulée vs indicateur de référence : Depuis création : 255,74% vs 198,53% pour son indice de référence MSCI WORLD NET TOTAL RETURN | 3 ans : 70,10% vs 50,43% pour son indice | 1 an : 11,59% vs 5,97% pour son indice | YTD 8,13% vs 4,40% pour son indice







