« Vivre sans sécurité est le choix le plus risqué que l’on puisse faire. »
Le monde change. Le monde évolue, les risques aussi. Si les gangsters, il y a quelques dizaines d’années, fracturaient les coffres-forts, ils sont devenus aujourd’hui des cybercriminels. Multinationales, hôpitaux, PME, particuliers, administrations, personne ne semble être immunisé contre les vols de données, les demandes de rançon, les virus, les piratages etc. Le besoin de sécurité est même dans les détails puisqu’il est possible aujourd’hui, avec la technologie, d’influer sur les élections ou encore récemment de pirater des beepers…
Il existe un secteur en bourse qui connait une croissance permanente et conserve autant de potentiel. C’est justement celui de la sécurité. A long terme, ajouter dans son portefeuille des actions liées à la sécurité est une excellente idée, avec des sociétés spécialisées qui jouissent d’une croissance phénoménale. Et ce n’est sans doute pas terminé. Le secteur prospère. Peu d’analystes oseront le contester.
La stratégie Pictet-Security I-USD, une des plus populaires dans ce secteur, en atteste par ses performances. En presque 18 ans, un investisseur a pu multiplier par quatre sa mise de départ. Depuis le 31 octobre 2006, date du lancement du fonds, la performance annualisée dépasse 8,5 %, malgré des années « annus horribilis » 2008 (-35%) et 2022 (-33%). Le secteur n’échappe pas aux vents des corrections mais rebondit puissamment (+41 % en 2009 et +22 % en 2023). Les arguments favorables au secteur sont nombreux.
« L’homme et la sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique, » affirmait Albert Einstein. En 2021, Jérôme Powell a même surpris en affirmant que la cybercriminalité constitue le principal risque pour l’économie. Il faut se rendre à l’évidence, sans sécurité, la vie deviendrait impossible et le progrès inadapté.
A chaque instant, à chaque endroit, du matin au soir et du soir au matin, la sécurité est présente, discrète. L’ouverture malheureuse d’une pièce jointe ou un simple clic sur un lien malveillant reçu dans un courriel peut se transformer en une catastrophe, une attaque informatique. Les pirates derrière ces attaques sont parfois à la recherche d’autre chose que de l’argent, comme des données, à la chasse d’informations confidentielles.
Les chiffres explosent
Un pour cent du PIB mondial ! Cumulés sur un an, voilà ce que coûtent à l’économie les virus informatiques et les vols de données, d’après une étude de l’éditeur de logiciels de cybersécurité McAfee et le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS). Selon une étude de Market Insight, plus récente, la facture ne cesse de s’alourdir. Au total, la cybercriminalité, avec ses réseaux de plus en plus organisés, laisse derrière elle une note qui a dépassé les 8.000 milliards de dollars, en hausse de 15 % en 2023 (contre 600 milliards en 2018). Le coût et la fréquence des violations de données ont atteint des sommets historiques : c’est le début d’une nouvelle ère de la cybersécurité. Rien n’incite à l’optimisme pour la suite
En effet, il n’y a pas que l’inflation qui a progressé, le coût moyen mondial d’une violation de données aussi. Selon le Cost of a Data Breach Report d’IBM de cette année, il a atteint un niveau record de 4,88 M$, en hausse de 9 % par rapport à 2023. Les coûts de violation des données sont au sommet depuis la pandémie. L’absence de sécurité finit par couter cher. Un piratage informatique a lieu toutes les 39 secondes et 3,8 millions de documents sont volés chaque jour. La digitalisation croissante de la société a ouvert la voie à une multitude de nouveaux risques en matière de cybersécurité. Cette réalité suscite un vif intérêt chez les investisseurs, qui voient dans ce secteur un fort potentiel de croissance.
Et le danger est partout. Le nombre d’objets connectés va s’emballer dans les prochaines années et devenir exponentiel, avec une estimation de doublement entre 2023 et 2025 selon les données de Pictet Asset Management. Valeur incontournable du secteur de la sécurité, citée par Yves Kramer, gérant de la stratégie Pictet-Security, est Palo Alto Networks, le leader mondial en cybersécurité. Son métier : protéger notre mode de vie numérique en prévenant les cyberattaques. « Les pirates ont toujours un pas d’avance dans leur technique de cyber-attaque, » mentionne Yves Kramer. Et la firme californienne est obligée de renouveler ses logiciels par des innovations et de fournir une cybersécurité hautement efficace et innovante sur clouds, réseaux et appareils mobiles à ses clients. Son chiffre d’affaires est en constante progression. « C’est la carte à jouer dans le domaine de la sécurité. Cependant, pour optimiser sa performance avec la volatilité, il est judicieux d’adapter sa pondération de ce titre dans la durée, l’augmenter quand il est estimé que le cours a trop corrigé ou la réduire quand le titre est poussé vers le haut avec trop d’enthousiasme. » Son cours a déjà été multiplié par cinq depuis 2019 mais Yves Kramer continue à placer la valeur en tête de pont de son fonds. Le gérant souligne encore que le domaine de la sécurité est en constante révolution. « Il faut adapter son portefeuille à l’évolution. Les risques qui nous interpellaient il y a 17 ans, lorsque nous avons initié le fonds, sont très différents aujourd’hui et le seront aussi demain. Il est nécessaire d’adapter sans cesse le portefeuille ».
Le besoin de sécurité croissant dans les villes intelligentes
En 2050, 68 % de la population mondiale vivra en zone urbaine contre moins de 50 % aujourd’hui, c’est encore plus vrai dans les zones émergentes. Par conséquent, cette urbanisation croissante demande de gros investissements en infrastructures, qui doivent être sécurisées. Le budget des villes en équipement, pour protéger leur population, pour sécuriser leurs infrastructures (hôpitaux, aéroport, écoles, centrales électriques…) pour devenir plus efficace et plus durable, sera forcément en progression. Le transit de masse, les infrastructures critiques et les événements publics majeurs qui font la vie d’une ville exigent la mise en œuvre de dispositifs sécuritaires. Encore une aubaine pour les firmes actives dans ce créneau. « Si une infrastructure critique venait à subir un incident majeur, les coûts sociaux et économiques seraient excessivement élevés pour et la population et les acteurs politiques» explique Yves Kramer. Enfin, les Etats, conscient de la complexité croissante des produits et de la volonté des populations d’être protégées, multiplient les réglementations, assurant ainsi la croissance du secteur pour de nombreuses années.
La sécurité est aussi dans des détails et les niches nombreuses. Exemple, dans les nouvelles réglementations en termes d’incendie. Par suite d’une augmentation de 27 % des feux dans les buildings commerciaux aux Etats-Unis ces 10 dernières années, les demandes de systèmes de protection contre le feu se sont multipliées.
Baisse des taux favorable
La baisse des taux d’intérêt risque d’être aussi un facteur favorable à ce secteur, avec l’impact du financement dans la construction non résidentielle. Il suffit d’imaginer uniquement le nombre de contrôles, de demandes de logiciels, de remises à niveau qu’exigent déjà les systèmes de chauffage, de ventilation, d’air conditionné dans les établissements.
Rachele Beata, également gérante de la stratégie Pictet-Security, souligne que : « le fonds affiche une performance bien supérieure à l’indice mondial des actions depuis le lancement pour un risque similaire (performance/risque). En outre, la stratégie offre une diversification très intéressante par rapport aux différents segments de l’indice mondial des actions, ce qui en fait un choix optimal ».
« La sécurité est passée du stade de nécessité à celui d’obligation, » résume Yves Kramer. Une phrase qui peut s’appliquer en bourse avec un secteur de la sécurité qui, dans un portefeuille, participera à la performance, avec un taux de croissance moyen annuel estimé du secteur entre 7 et 9 %.