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Elections au Royaume-Uni le 4 juillet

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

REVUE HEBDOMADAIRE

Les marchés boursiers américains ont souffert, l’enthousiasme suscité par les résultats exceptionnels du principal fabricant mondial de puces liées à l’intelligence artificielle ayant été rapidement éclipsé par les inquiétudes concernant le calendrier de baisse des taux de la Fed. De fait, les indicateurs relatifs à l’activité économique et à l’emploi continuent de refléter une économie américaine qui résiste bien. Le S&P 500 a très légèrement progressé grâce aux valeurs technologiques (+0,05% en dollars) alors que les petites capitalisations souffraient de la hausse des rendements obligataires, le compte- rendu du FOMC témoignant de l’incertitude de la Fed quant à l’évolution de l’inflation. Les petites capitalisations européennes ont mieux résisté. Des prises de bénéfices ont été observées en Asie après les fortes hausses des indices chinois et hongkongais depuis la mi-avril. Les rendements obligataires se sont envolés au Royaume-Uni (après la convocation surprise d’élections générales), tandis que le 10 ans japonais atteignait son plus haut niveau en 11 ans (1%), sur fond d’attentes croissantes d’un resserrement de la politique monétaire. Le yen a néanmoins continué à faiblir par rapport au dollar. Parallèlement à un recul de l’or dû à la modération des acheteurs chinois, les matières premières telles que le pétrole et le cuivre ont également perdu du terrain.

GÉOPOLITIQUE

Les risques demeurent bien présents: la Chine organise des exercices militaires autour de Taïwan et retarde la livraison d’avions par Boeing, tandis que le Hamas continue de tirer des roquettes sur Tel-Aviv.

INDICATEURS CLÉS

L’indice composite des directeurs d’achat (PMI) de S&P Global pour la zone euro a atteint un sommet de 12 mois à 52,3 en mai contre 51,7 en avril, l’activité des services demeurant bien plus vigoureuse que celle du secteur manufacturier. En revanche, le PMI composite du Royaume-Uni est retombé de 54,1 à 52,8.

Aux Etats-Unis, le PMI composite de S&P Global a bondi de 51,3 en avril à 54,4 en mai – un pic de 25 mois. Comme en Europe, cette amélioration est principalement due aux services. Par ailleurs, l’enquête de l’université du Michigan sur la confiance des consommateurs a chuté à 69,1 en mai, contre 77,2 en avril. Dans le même temps, les prévisions médianes d’inflation à un an ont augmenté, passant de 3,2% à 3,3%.

Au Royaume-Uni, l’indice global des prix à la consommation (IPC) a baissé (moins que prévu) à 2,3% en rythme annuel en avril, après 3,2% en mars. Au Japon, l’IPC de base est ressorti à 2,2% en rythme annuel, contre 2,6% en mars.

ANALYSE DES MARCHÉS

Au cœur d’une année électorale aux enjeux hors normes, les électeurs britanniques se rendront aux urnes le 4 juillet. Les sondages suggèrent une victoire du parti travailliste, mais cela ne devrait pas changer significativement la donne à court terme, la marge de manœuvre budgétaire étant limitée. En Afrique du Sud, l’ANC, au pouvoir depuis 30 ans, risque de perdre la majorité à l’issue des élections générales.

L’inflation sous-jacente (PCE) américaine sera au centre de l’attention cette semaine. Dans le contexte actuel, de bonnes nouvelles seront mal accueillies par les marchés si elles signalent une reprise de l’économie. Bien que les chefs d’entreprise soient plus optimistes, 56% des Américains pensent que l’économie est en récession. Nous anticipons deux baisses de taux de la Fed cette année. L’économiste en chef de la Banque centrale européenne a estimé qu’une baisse des taux précédant une quelconque action de la Fed ne posait aucun problème.

Le projet d’un groupe chinois d’émettre des obligations convertibles pour un montant de 4,5 milliards de dollars afin de financer des rachats d’actions suggère que les liquidités ne sont pas aisément transférables à l’étranger. Plus généralement, les mesures prises par la Chine pour soutenir son secteur immobilier devraient favoriser la croissance.

Sur les marchés, les performances du S&P 500 sont extrêmement concentrées, les «Magnificent seven» représentant 52% des gains cette année tandis que 40% des composantes de l’indice s’inscrivent en recul. Nous sommes neutres vis-à-vis des actions américaines.

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