Le changement d’orientation de la politique monétaire et les perspectives supérieures pour la croissance des résultats justifie un retour sur cette classe d’actifs délaissée depuis quelques années.
Le secteur des petites et moyennes capitalisations européennes a traversé des moments difficiles durant les cinq dernières années, avec des cours qui ont été lourdement mis sous pression par la hausse des taux d’intérêt et des comparaisons qui ont été défavorables par rapport au secteur technologique. J. Safra Sarasin Sustainable Equity European Smaller Companies (ISIN : LU1859216464) affiche un rebond de plus de 30% depuis les plus bas atteints en octobre 2022, et Marcel Voogd (gestionnaire du fonds) estime qu’il n’est pas encore trop tard pour s’exposer sur cette thématique.
Moteurs de performance
« Comparativement, les petites capitalisations ont été plus touchées par la hausse de l’inflation, car elles dépendent davantage de la dette financière pour soutenir leur expansion et sont généralement plus endettées », constate Marcel Voogd. « Inversement, elles ont tout à gagner dans une politique monétaire plus accommodante qui diminue leurs charges d’intérêt ». Il souligne que la première baisse du taux directement récemment annoncée par la Banque Centrale Européenne constitue un signal positif pour l’ensemble de cette classe d’actifs. »
« Cette longue période de sous-performance a également placé la valorisation des petites et moyennes capitalisations sur des niveaux très attrayants », avec une décote par rapport aux grandes capitalisations qui n’a plus été observée depuis la grande crise financière de 2008. Sur le long terme, il souligne également que les petites capitalisations européennes ont tendance à réaliser des performances supérieures aux grandes capitalisations. « Depuis 2001, l’indice MSCI Europe Small Cap a surperformé l’indice MSCI Europe Large Cap de plus de 300% ».
Surperformance
Marcel Voogd souligne également que l’univers d’investissement est beaucoup plus diversifié, avec près de 900 sociétés dans l’indice des petites et moyennes capitalisations contre moins de 200 dans celui des grandes capitalisations. La croissance bénéficiaire des small & midcaps a tendance à être historiquement plus forte avec une progression de 15,1% attendue pour 2025 contre 7,6% pour les grandes sociétés. « Il s’agit également d’un des facteurs expliquant la surperformance de cette classe d’actifs sur le long terme ».
« En plus d’avoir un univers beaucoup plus large dans lequel choisir nos positions, ces petites sociétés sont également nettement moins bien couvertes par les analystes boursiers », avec seulement neuf avis d’analystes en moyenne pour les sociétés de l’indice MSCI Europe Small Cap contre 24 pour l’indice MSCI Europe Large Cap. « Ceci nous offre beaucoup plus d’opportunités de trouver des pépites ignorées par le reste du marché ».
Deux exemples
Il pointe notamment la société de réassurance Conduit Re, qui se négocie avec une décote importante par rapport à ses concurrents en raison de son arrivée relativement récente sur le marché boursier. « Elle passe sous le radar des investisseurs en dépit de son bilan solide qui n’a pas été touché par des années difficiles comme 2016 ou 2020. D’importants rachats d’initiés ont d’ailleurs été récemment observés sur ce groupe ».
Un autre exemple est le distributeur de joints et valves Diploma, qui est spécialisé dans la livraison rapide de pièces cruciales pour le bon fonctionnement des opérations de ses clients, un service pour lequel ils sont généralement prêts à payer une prime. Ce positionnement a permis à ce groupe d’afficher une performance annualisée supérieure à 18% durant la dernière décennie.
Remise en question
Investir sur cette classe d’actifs comporte toutefois des risques en dépit de leurs perspectives plus favorables à moyen et long terme. « Les small & mid caps sont traditionnellement à une stade plus précoce de leur cycle de vie. Toute remise en question de leurs perspectives de croissance va donc avoir un impact parfois violent sur leur cours. Dans ce contexte, Marcel Voogd souligne que la sélection des actions en portefeuille va avoir une importance particulière pour dégager une performance de long terme. « Les périodes de plus forte volatilité, inhérentes à cette classe d’actifs, offrent souvent des opportunités d’achats pour des investisseurs ayant une approche de long terme ».
J. Safra Sarasin Sustainable Equity – European Smaller Companies investit dans des petites et moyennes capitalisations européennes avec une approche durable. « Nous avons adopté une évaluation rigoureuse de la durabilité des différentes sociétés dans lesquelles nous investissons, avec des notes élevées sur les différents critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) et une faible empreinte carbone ».
Durabilité et concentration
La stratégie d’investissement vise également des sociétés affichant une rentabilité élevée sur fonds propres, une croissance raisonnable sur le long terme et des équipes dirigeantes de qualité. « Notre objectif est d’être propriétaires à long terme des entreprises que nous avons identifiées comme étant les vainqueurs de demain, afin qu’elles puissent accroître leurs bénéfices et ainsi contribuer à la performance de notre stratégie ».
Le fonds vise également un positionnement concentré, avec les dix premières lignes pesant près de 45% des encours sous gestion. « Notre travail consiste à réaliser une analyse approfondie sur les différentes sociétés afin de pouvoir développer une conviction forte. Nous préférons ensuite avoir des positions importantes sur ces sociétés afin d’éviter une dilution de notre performance due à une diversification excessive vers des sociétés sur lesquelles notre conviction est moins forte », conclut Marcel Voogd.
