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En cette fin d’année, David Kruk, Responsable du trading desk à La Financière de l’Échiquier (LFDE), témoin privilégié et observateur averti, accompagné de Pierre Puybasset, porte-parole de la gestion LFDE, ont partagé leurs sentiments en cette fin d’année. Tandis que Michael Burry, Big Short, averti de nouveau…

« Powell a laissé la porte ouverte à une baisse de taux en janvier. »

La Fed reste rassurante pour 2026. Lors de la dernière réunion de l’année, Jerome Powel, le président de la Fed, a laissé la porte ouverte à une éventuelle baisse des taux en janvier, avec la décélération du marché de l’emploi. En 2026, les projections du marché vont de deux à trois baisses, dont la troisième qui s’affiche avec une probabilité autour de 25 % mi-décembre. « C’est positif, le mois de décembre n’a pas semé des risques supplémentaires, » explique David Kruk, responsable du trading desk chez LFDE.

Mais la question qui persiste n’est plus l’inflation qui avait occupé le devant de la scène en début d’année mais la valorisation des actions de l’intelligence artificielle ainsi que celle de l’emploi. Cependant, les spécialistes de LFDE excluent, pour le moment, l’existence d’une bulle dans l’IA. Certes, selon Bank Of America cité par David Kruk, la rentabilité des hyperscaleurs tend à ralentir. « Chaque dollar de capex investi procurait 0,99 dollar de revenus supplémentaires entre 2021 et 2024. Pour les prochaines années (2025/2028), ce chiffre atteint 0,5 dollar dans les projections. »  Cependant, la rentabilité devrait impacter d’autres couches du marché et notamment les entreprises qui commenceront à bénéficier de l’utilisation de l’IA.

Actuellement, la tech est moins populaire mais on assiste à une rotation. Sur le dernier mois, l’indice Russel (indice small/mid US) a profité d’une progression de leurs cours plus importante que les sept magnifiques. Au cœur des angoisses de l’IA, Oracle a perdu 45 % en trois mois alors que le bitcoin a cédé près d’un tiers de sa valeur sur ces plus hauts historiques touchés début octobre.

Actuellement, la rotation vers d’autres valeurs s’effectue avec des flux sortants qui ne sont pas compensés par les flux entrants.  « Le marché semble manquer d’idées en cette fin d’année, même si les locomotives du marché ont changé. Les bonnes idées peuvent revenir avec l’arrivée de la nouvelle année. » estime David Kruk. Cependant, la diversification fait plus de sens en-dehors des sept magnifiques.

L’Europe offre toujours une décote de l’ordre de 30 % sur le PE par rapport aux Etats-Unis, contre une moyenne historique de 20% précise Pierre Puybasset, porte-parole de la gestion chez LFDE.

Les valeurs bancaires ainsi que le segment de la défense devraient toujours recherchés en 2026 ajoute David Kruk, des secteurs dont la croissance devrait rester positive.

En effet, même si le secteur bancaire n’est pas aussi populaire, il n’attire pas autant l’attention que les « Sept Magnifiques » (les Gafam, auxquels s’ajoutent Nvidia et Tesla).  Depuis son rebond de janvier 2022, l’indice des valeurs bancaires européennes affiche pourtant une performance, comparable à ces géants, de près de 140 %. Depuis septembre 2022 l’Eurostoxx Bank, l’indice bancaire européen, a été multiplié par plus de trois avec un indice passé de 75 à 245. L’indice SX7P, qui rassemble les 53 plus grandes institutions du continent, a bondi de 63 % depuis janvier, porté notamment par les envolées de Société Générale (+150 % depuis janvier), de Santander ou de Commerzbank (+130 % chacune). Et à entendre le chœur des analystes et David Kruk, le parcours boursier des banques européennes ne devrait pas s’arrêter là.

L’inflation pourrait rester modérée sur le vieux continent. Les exportations chinoises continueront à apporter leurs lots de déflation.

L’avis des brokers

En général, sur les marchés américains, les Brokers restent optimistes avec des projections du S&P 500 pour fin 2026 qui oscillent autour de 7700 (l’indice se situe à 6880 fin décembre). Pour David Kruk, la hausse des résultats devrait rester le moteur des marchés (citi voit + 16 % dans les profits – contre 11 % en 2025 -, Goldman Sachs les estime en hausse de 12 %).  La tech semblerait continuer de se distinguer mais les autres secteurs, comme les cycliques tireront aussi leur épingle du jeu. Ils devraient contribuer à la hausse des indices.

Optimisme exacerbé ?

Selon le « Fund manager survey » de Bank of America, qui réunit l’avis de 250 funds managers, étude citée par David Kruk, les gérants restent majoritairement optimistes.  Cependant, David Kruk souligne une inquiétude. « Le cash moyen détenu dans les portefeuilles par les gérants est tombé à 3,3 %, un des niveaux les plus faibles de ces dernières années. Cela réduit les minutions disponibles pour des achats en cas de baisse des marchés.  L’allocation en actions mais aussi en matières premières est au plus haut depuis 2022. Autre statistique, 92 % des investisseurs s’avouent aussi optimistes sur la direction des marchés européens en 2026. » Optimisme exacerbé ? Peut-être pas, car le dernier mouvement de baisse des marchés de décembre a raboté les PE (rapport cours bénéfice) de valeur comme, exemple, NVIDIA qui se traite à 23,4 fois les bénéfices mi-décembre (baisse du cours de 17 % sur ses plus hauts), explique Pierre Puybasset.

Les ménages maillon faible ?

Alors qu’il avait déjà averti d’une bulle dans l’IA, Michael Burry « L’investisseur Big Short » a attiré l’attention sur un graphique produit par Wells Fargo montrant que les ménages américains, à présent, détiennent désormais une plus grande part de leur richesse en actions plutôt qu’en immobilier — une situation rare qui ne s’est produite que deux fois auparavant.

« Cette observation, la richesse en actions des ménages étant plus élevée que la richesse immobilière, ne s’est produit qu’à la fin des années 60 et à la fin des années 90 », a déclaré Burry. « Les deux dernières fois, le marché baissier qui s’en est suivi a duré des années. »

Wells Fargo, cependant, a soutenu que le même graphique explique pourquoi les décideurs politiques sont peu susceptibles de tolérer un marché baissier profond.

David Kruk, de son coté, continue de croire à la sagesse des ménages américains qui investissent dans les marchés actions. Selon lui, les ménages européens sont susceptibles, progressivement, de s’inspirer de leurs analogues américains.

Avec une inflation qui n’est plus actuellement dans les radars, la correction sur les valeurs dites de qualité semble se terminer, et il est certainement trop tard pour vendre. Pierre Puybasset discerne des opportunités dans une correction qui a divisé par deux la prime de ces valeurs, ce retournement pourrait favoriser des stratégies telles qu’Echiquier Agenor Mid Cap Europe et Echiquier Major SRI Growth Europe.

Après avoir envisagé un mois de décembre mitigé et après une année exceptionnelle, David Kruk se positionne sur une hausse en 2026. LFDE reste constructif sur les marchés actions. « Il n’y a jamais eu de marché baissier dans une atmosphère de baisse de taux et de croissance économique, » conclut David Kruk.

Mettre des actions sous le sapin de noël reste un bon cadeau. Janvier devrait être positif et les marchés pourraient être plus haut de 10 à 15 % à fin 2026.

Les particuliers américains pèsent toujours entre 25 et 30 % des flux quotidiens actuellement.

Daniel Pechon

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