Dans un monde rempli d’incertitudes (guerre commerciale, Ukraine, conflit Inde-Pakistan, inflation, taux, imprévisibilité du président américain…), la gestion active redevient parfois pertinente. Les gérants actifs ont le potentiel de lisser ces variations et d’apporter de la valeur dans des marchés volatils ou inefficaces, ce qui pourrait inciter les investisseurs à rechercher des stratégies moins passives, plus particulières, quelques fois plus sophistiquées et fuir celle des ETF.
Il faut avoir le cœur bien accroché. Car les indices au cours des quatre derniers mois, ont fait le grand écart. Le Nasdaq 100 a évolué en moins de deux mois, dans une fourchette large de 25 % (entre le plus haut et le plus bas). Pour l’Eurostoxx 600, l’indice européen des 600 plus grandes valeurs, le tangage est moins fort, avec une différence de près de 20 % entre les deux extrêmes depuis la mi-février.
Avril a été particulièrement mouvementé, avec des indices de volatilité qui ont témoigné de moments de haute anxiété. Le Vix index aux Etats-Unis (qui mesure la volatilité du S&P 500) a dépassé temporairement la barre des 50, un pic de plus de cinq ans. L’indice VSTOXX, l’indice européen de la volatilité, n’est pas resté en reste.
Les raisons de tenir les marchés financiers en haleine sont multiples. Que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, l’emballement des indices de volatilité reflètent le haut niveau d’incertitude.
Dans un contexte de marchés chahutés et de rare volatilité, la gestion active peut être la solution et se détacher dans les performances par sa gestion plus ciblée et plus active. Dans cet univers, le fonds Varenne Conviction a tiré son épingle du jeu avec un rebond de plus de 15,55 % en un mois (du 7 avril, le plus bas du marché au 5 mai – performances de la part P-EUR). Son benchmark, l’indice MSCI World Net Total Return (USD) converti en Euros a progressé de 13,87 % dans le même laps de temps.
Le portefeuille du fonds Varenne Conviction est concentré, composé de 30 à 35 valeurs. Avec en fer de lance, Safran qui a brillé avec un rebond solide de près de 20 % (du 7 avril au 6 mai) mais surtout Arista Network, dont la progression culmine à près de…30 %.
‘Les insiders sont tenus à l’œil’
Parmi les outils utilisés dans la sélection de titres par l’équipe des gérants de Varenne Capital Partners, il y en a un spécialement qui peut intriguer un peu plus, surtout par son originalité. En effet, il est basé sur la surveillance de l’activité et le comportement des membres de direction d’une entreprise, dans les achats et ventes des actions de leur propre entreprise. Une activité appelée « Dealing of Insiders» dans le jargon boursier. En effet qui d’autres que les personnes membres d’un management d’une société est le plus au fait de l’activité et la santé de l’entreprise. Les transactions des cadres supérieurs, dirigeants d’entreprises cotées et membres des conseils d’administration sont très encadrées par les autorités financières. Elles doivent être déclarées afin de prévenir tout abus de marché et sont accessibles. Lorsqu’ils achètent des actions de leurs sociétés, c’est en général qu’ils estiment tout logiquement que leur entreprise est mal valorisée en Bourse après un excès de baisse, ou que leur activité a repris du poil de la bête et qu’ils s’attendent évidemment à un rebond du cours de bourse.
Les gérants de Varenne Capital scrutent des mouvements et sont à l’affut de ces achats d’insiders. Astrazeneca qui après une descente aux enfers dans la fin de la deuxième partie de l’année 2024 (-35 % en trois mois), est entrée dans le radar de l’équipe de gestion. En effet, des achats de membres de la direction, ont été détectés dans les dernières semaines de l’année. Alertés par cette activité, et après quelques vérifications (principalement fondamentales), l’équipe de gestion a décidé de passer à l’achat et d’introduire le titre en portefeuille.
Une décision qui s’est avérée positive, puisque le titre AstraZeneca a rebondi, presqu’en ligne droite, de plus de 20 % entre la fin 2024 et la fin mars. Cette observation pertinente de l’activité des ‘insiders’, à l’achat mais aussi à la vente, est aussi mise à profit dans l’analyse des valeurs déjà détenues en portefeuilles.
« Avec les années, l’équilibre des marchés change et il est nécessaire de s’adapter, » raconte David Mellul, Directeur général de Varenne Capital. « Par exemple, il est devenu plus judicieux d’investir plus en anticipation plutôt que de rechercher uniquement la sous-valorisation d’un titre. Notre approche actuelle se concentre plus dans des entreprises en forte accélération de croissance. Des contrôles sur des facteurs fondamentaux très précis mais aussi comportementaux, comme une absence de tension sur le marché du crédit ou CDS de l’entreprise ou un ‘short interest’ faible (position vendeuse entretenue par les hedged funds sur le titre) sont appliqués. Le rapport cours bénéfice est alors relativisé avec tous ces éléments ». Exemple, avec cette approche, malgré un rapport cours bénéfice déjà élevé, NVIDIA a été ciblée et introduite en portefeuille en 2023. Ce fut la bonne idée de l’année. Le titre de l’IA est devenu logiquement le meilleur contributeur à la performance du fonds en 2024 après sa hausse stratosphérique de plus de 180 % en 12 mois.
Rolls-Royce séduit
Un des derniers achats du fonds est de fabricant de moteurs d’avion Rolls-Royce qui a vu son cours de Bourse s’envoler, après la publication de résultats record, avec un plan de redressement lancé en 2023 qui a pris deux ans d’avance. La publication des résultats 2024 a été saluée par un bond de 17,5 % du cours de l’action Rolls-Royce, dont la valeur avait déjà plus que doublé en 2024. Une véritable ovation pour des résultats meilleurs qu’attendus – jamais vus dans l’histoire de l’entreprise – et des perspectives bleu azur pour les trois années à venir, qui a convaincu également les gérants du fonds Varenne Capital à investir en force sur le motoriste.
Autres valeurs plébiscitées dans le fonds Varenne Convictions, une des favorites reste Arista Networks, un leader des réseaux haute performance et dans l’innovation dans les réseaux cloud et IA, sans dette, avec un chiffre d’affaires en hausse de près de 20 % en 2024, et cerise sur le gâteau, un bénéfice en progression de plus de 37 %. EssilorLuxotica est aussi choyée dans le portefeuille, une entreprise dynamisée par l’innovation, avec Fresenius repositionné dans une nouvelle tendance et Safran qui jouit de marges exceptionnelles.