La solidité et la surperformance de « JSS Sustainable Equity – Swiss SME Plus » offertes aux investisseurs européens.
Pour cette nouvelle année, les investisseurs hors de Suisse seront autorisés à investir dans le fonds JSS Sustainable Equity – Swiss SME Plus et pourront profiter de sa surperformance (11,22 % en moyenne par an en euro sur les 12 dernières années) avec une stratégie, plutôt particulière.
Ce nouveau fonds UCITS est géré par Marc Possa. Ce gérant, né en 1965, suit les entreprises suisses à la culotte depuis plus de trois décennies et a pris les rênes du fonds JSS Sustainable Equity – Swiss SME Plus en 2011. L’approche du gérant est clairement axée sur les modèles économiques industriels, technologiques et B2B, de sociétés suisses, petites et moyennes, qui entretiennent un avantage constant sur leurs concurrents par l’innovation, une adaptation à la réalité économique et du dynamisme. « Mais il faut orienter en permanence ses yeux d’analyste vers le long terme, je dirai même très long terme. J’estime que pour un gérant, pouvoir oublier le court terme et ses informations erratiques, est tout un art, » explique Marc Possa.
En effet, croire au court terme peut amener à des désillusions comme l’illustrent les récentes prévisions boursières et économiques. Il y a un peu plus de 12 mois, les experts ont été surpris par une inflation qui comme une savonnette, a échappé des mains pour exploser. Puis, cette bosse de l’inflation est retombée aussi vite qu’elle avait gonflé. Enfin, il y a la croissance qui résiste encore et toujours malgré des pronostics d’économistes plutôt pessimistes début 2023. La prévision à court terme est bien compliquée.
Plutôt en famille
Pour gérer son portefeuille, le gérant utilise la même recette depuis des années. « Notre stratégie est peut-être originale, bien différente de celle de certains gérants et est restée constante à travers les années. Elle est basée sur une connaissance intime des entreprises. Nous entretenons une relation avec les équipes de direction que nous rencontrons régulièrement. Et dans mes choix, je privilégie celles aux patrons majoritaires dans leurs entreprises et les industriels leaders dans leur métier. Détail, nous excluons les entreprises issues du secteur financier, » annonce Marc Possa qui apprécie la philosophie de ces entreprises familiales.
Trop souvent, une des grandes sensibilités des grandes entreprises est de faire grimper le cours de bourse avec une recherche de rentabilité immédiate. Un exemple vient de sauter aux yeux de tous : la mésaventure de Boeing dont la porte d’un avion s’est décrochée en plein décollage. Il semble évident que la rentabilité a été privilégiée au détriment du contrôle de qualité…et de la sécurité. Comme un couperet, la sanction a été immédiate et violente : une perte de la capitalisation boursière de plus de 15 milliards de dollars en quelques heures. A présent, les actionnaires s’en mordent les doigts.
A l’opposé, ces patrons d’entreprises patrimoniales placent la pérennité de leur activité en haut de la liste dans toutes leurs décisions stratégiques, réduisant la prise de risque. Plusieurs études empiriques menées ces dernières années démontrent que ces sociétés à ancrage familial, par leur stratégie prudente, surpassent à long terme la rentabilité des autres entreprises.
Plus de 10 ans en portefeuille
Plongé dans cette philosophie du temps long, Marc Possa modifie peu la composition du portefeuille du fonds. C’est un fidèle. Il n’est pas rare de dénicher dans le fond de portefeuille des valeurs qui ont été achetées il y a plus de dix ans. Si bien que le nombre d’arbitrage (céder un titre pour en acheter un autre) en moyenne par an tourne autour de ‘un’…Un turnover aussi faible est excessivement rare dans la gestion de portefeuille. « Si vous êtes marié depuis 25 ans, plutôt satisfait, pourquoi changer et courir un risque vers l’inconnu. Qui vous assure que le prochain ou la prochaine partenaire sera mieux que la précédentes au fil des années…C’est la même chose dans notre portefeuille. Nous connaissons la qualité et les défauts de nos valeurs. Tant qu’elles nous procurent de la satisfaction, nous vivons avec. Un arbitrage, c’est comme un divorce. Il faut être convaincu que le potentiel de la valeur vendue est épuisé ou que la nouvelle valeur achetée apportera plus de gain et/ou moins de risque. »
Et selon Marc Possa, orienter le portefeuille uniquement vers des petites et moyennes valeurs uniquement suisses est plus un avantage qu’un handicap : « la Suisse offre un environnement politique stable avec une devise forte. Je suis tenté de comparer le monde des entreprises de notre fonds à celui de l’horlogerie suisse. En effet, malgré l’usure du temps et les crises successives, l’horlogerie suisse a conservé sa précision, son éclat, son savoir-faire, son élégance. Comme celles de l’horlogerie, les valeurs du fonds sont souvent actives dans des niches. Elles innovent, disposent d’un ‘pricing power’, reflet et évidence d’une force, d’une maîtrise dans leur marché. La plupart de ces entreprises affichent des croissances moyennes de 5 à 10 % par an, certaines plus. Elles s’inscrivent dans un ‘megatrends’ et très important, intègrent la digitalisation qui va continuer à révolutionner. »
Performance : pas 9,02 % mais 11,22 %
Depuis 2011, le fonds affiche une performance moyenne annuelle de 9,02 % à fin 2023. Mais ce n’est pas tout à fait exact. Il faut y ajouter l’évolution de la devise du fonds, ici le franc suisse qui pour un investisseur en euro fait grimper cette performance à 11,22 %. Et Marc Possa insiste, Il s’agit d’un dividende ‘bonus’ pour un investisseur non suisse.
Le portefeuille est composé de 20 à 25 valeurs, un nombre jugé suffisant pour assurer une diversification. Encore une particularité car en moyenne un fonds compte de 50 à 70 valeurs. Mais, il est plus facile de se concentrer sur les 25 meilleures valeurs plutôt que 70. Et choisir les 50 plus rentables au lieu des 25, c’est accepté d’abaisser la moyenne de la rentabilité du portefeuille.
Suivi des valeurs, avec de la patiente et de la fidélité
Selon Marc Possa, la bonne nouvelle dans les publications financières des sociétés, tient à l’absence de nouveauté, que les attentes du marché sont respectées, année après année. Il faut prendre conscience que les délais sont très longs dans l’industrie. Il faut porter son regard sur les 3 à 5 prochaines années et non se borner sur l’année en cours. « La source de mes bonnes performances dans le fond, elle est à chercher dans ma fidélité dans les sociétés à la croissance structurelle, qui par définition résisteront mieux à une baisse de croissance économique. Nous évitons au maximum les sociétés trop cycliques, justement pour éviter de subir de fortes variations quand il y a tempête.
L’essentiel consiste à sélectionner des sociétés peu endettées, capables de survivre à une mauvaise humeur soudaine et ponctuelle d’une banque prêteuse par exemple. Enfin, je préfère investir dans des sociétés qui échappent au radar des investisseurs et dont les produits devraient être étiquetés/labellisés « Swiss Inside », par référence à « Intel Inside ». D’ailleurs, mon expérience me fait affirmer que les sous-traitants industriels suisses sont souvent des sociétés de grande qualité, légitimer par leur rigueur. »