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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Advisor Pictet Asset Management.

Au regard de la fébrilité des places financières en ce moment, ce n’est pas le bon moment pour prendre les investisseurs par surprise. La Réserve Fédérale américaine (Fed) l’a bien compris. Comme prévu, elle a maintenu son taux directeur inchangé entre 5,25-5,50% – un point haut de vingt-deux ans. Elle se réserve le droit d’intervenir de nouveau en fonction de l’évolution des conditions financières. Elle dispose de deux outils principaux pour les durcir : les taux directeurs et la réduction du bilan. Selon nous, la Fed ne va plus bouger les taux directeurs. En revanche, elle pourrait continuer le processus de dégonflement de son bilan qui est tout aussi efficace que les taux pour obtenir des conditions financières restrictives. Ce levier comporte des limites, toutefois. La Chine et le Japon se délestent de leurs bons du Trésor. La Chine le fait pour acheter de l’or et le Japon pour soutenir le yen. Si la Fed souhaite maintenir les taux longs entre 4,5-5,00%, elle pourrait être contrainte de racheter des bons du Trésor et donc de stopper le processus de réduction du bilan. La banque centrale américaine est, une nouvelle fois, confrontée à une équation difficile.

Perspectives

C’est LE sujet à surveiller dans les semaines à venir. La hausse des taux commence sérieusement à fragiliser le secteur de l’immobilier dans les pays européens. En Allemagne, le nombre de nouveaux permis de construire a chuté de plus de 27% au premier semestre. En France, la situation est tout aussi inquiétante avec une baisse de 28% sur la période allant de janvier à juillet. Au Royaume-Uni, Bloomberg prévoit que la chute atteigne 25% cette année. Si cela continue, cela risque de provoquer un choc de demande négatif qui risque d’accentuer le déclin économique à l’œuvre en Europe (contraction du PIB de la zone euro de 0,1% au troisième trimestre). Il y a toutefois une lueur d’espoir. Il est probable que les taux immobiliers se stabilisent dans la plupart des pays européens au cours de la première partie de l’année 2024 – conséquence directe de la pause de politique monétaire des banques centrales.

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