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2025 sera-t-elle différente ? Est-ce l’année du PSG ? se demande dans son point mensuel, David Kruk, Responsable du Trading Desk chez LFDE. Le PSG n’a jamais gagné la champions league et l’Europe a rarement terminé en tête au 31 décembre des palmarès des performances boursières des grands marchés. 2025 sera-t-elle une année d’exception ? A fin mars, les deux restent possibles selon David Kruk, témoin privilégié et observateur averti des marchés et de leur évolution.

Depuis un mois, alors que les marchés européens résistent, le marché favori de nombreux investisseurs est malmené. Wall Street est secouée par la crainte d’une contraction du PIB américain liée à la guerre commerciale. Les banques américaines baissent, les unes après les autres, les perspectives de croissance des profits des entreprises du S&P 500, recalculés à 9 % alors que l’on était à deux chiffres début d’année. Au 1er janvier, les probabilités de récession étaient estimées à pratiquement 0 %. Une unanimité rare, dit David Kruk. « Mais il faut toujours se méfier d’un consensus trop large » ajoute Pierre Puybasset fort de son expérience et porte-parole de la gestion chez LFDE.

L’Europe bénéficie, à l’inverse, d’une hausse des perspectives de croissance. Confirmation de cette embellie sur le vieux continent, le moral des entrepreneurs allemands a progressé en mars, annonce une enquête de l’institut Ifo publiée ce 24 mars, porté par l’espoir d’une reprise économique après deux années de contraction. Difficile à imaginer, presque du jamais vu, en même temps, la croissance est révisée à la baisse Outre-Atlantique et à la hausse en Europe.

Une pause bienvenue du coté de New-York

Après plusieurs séances éprouvantes, l’indice large du marché américain, le S&P 500 est entré en phase de « correction » (repli de plus de 10 % par rapport à son dernier pic). Que dire des sept magnifiques (Apple, Alphabet, Amazon, Tesla, Nvidia, Meta, Microsoft) qui doublent la mise, avec 20 % de baisse au plus bas, depuis le début d’année.

Image d’un certain désarroi outre-Atlantique et face à un président imprévisible, le mot stagflation est même échappé du chapeau chez quelques banquiers pessimistes. Mais tous sont d’accord sur une révision de la croissance à la baisse et une hausse de l’inflation à minima en 2025. Le chiffre des créations d’emplois mensuels sera un baromètre, un élément clé de ces prochains mois selon David Kruk. « Un chiffre inférieur à 100 000 pourrait semer l’inquiétude à la Fed et déclencher un mouvement accéléré de baisse de taux. Cette réaction pourrait être dès juin ». En effet, Powell, le patron de la Fed, a clairement adopté une tonalité plus accommodante. Après avoir été observateur depuis les élections, il laisse entrevoir dans son dernier discours le début d’une inquiétude sur la croissance avec des estimations de la FED revues à la baisse… jusqu’en 2027. La banque fédérale est devenue plus inquiète sur la croissance que sur l’inflation et peut agir dans un début de panique. « Si cette croissance continue de s’éroder, la FED pourrait subir une pression et tomber dans l’inquiétude en juin / juillet. Elle risquerait d’agir dans la panique face à la détérioration de l’économie » estime David Kruk.

S&P 500 ou eurostoxx

Entre temps, les experts de Citi ont aussi revu à la baisse leur recommandations aux actions américaines. Ils n’incitent plus leurs clients à les surpondérer et ont remonté d’un cran leur avis sur les actions chinoises.

En ce début d’années, les flux se sont dirigés vers des marchés défensifs comme la Chine et l’Europe, dans un mouvement de balancier en modérant la surpondération des Etats-Unis. Statistique intéressante citée par David Kruk, sur cents dollars sortis des marchés européens depuis 2022, seul sept sont revenus sur ces mêmes marchés. Ce chiffre est suffisant pour créer de la surperformance en ce début d’année.

A présent, les brokers sont partagés. Beaucoup d’entre eux anticipent un rebond du marché US comme Morgan Stanley qui ajoute qu’un dollar affaibli (le dollar a perdu environ 7 % contre euro depuis le début de l’année) devrait amortir le fléchissement des bénéfices (importation des résultats réalisés de l’étranger retranscrits dans un dollar plus faible et le soutien favorable aux exportations). Pour Goldman Sachs, l’économie est condamnée à ralentir.

Le sentiment est tellement noir sur les sept magnifiques qu’il est presque difficile de baisser beaucoup plus. Signe positif, l’investisseur particulier américain est resté solide dans la baisse et a continué à acheter des actions américaines. Mais quid de l’effet de la baisse des marchés sur son patrimoine ? La crainte existe du côté du consommateur américain et la consommation représente plus de 66 % du PIB mentionne David Kruk.

UBS souhaite rester sur l’Europe avec des valorisations qui restent attractives. En effet, avec un rapport cours bénéfice de 14, la banque suisse n’exclue pas une expansion des multiples vers 16, une prime justifiée par une situation économique en amélioration et des bonnes nouvelles encore à venir. Ce n’est pas totalement l’avis de Goldman Sachs qui juge au contraire que beaucoup de bonnes nouvelles sont déjà intégrées dans les cours en Europe.

Faut-il se positionner sur le rebond des USA et une poursuite d’une bonne santé des marchés européens ? David Kruk envisage les deux et confie faire confiance à l’investisseur privé américain qui a continué d’acheter son marché durant la baisse.

En avril, ne te découvre pas d’un fil dit le dicton. Mais après un mois de mars particulièrement froid pour les indices américains, les bourses mondiales peuvent s’accorder une petite respiration. Ce léger rebond en parallèle des deux côtés de l’Atlantique serait de 2 à 3% estime David Kruk. Aussi, les marchés semblent s’accorder, Donald Trump pourrait mettre un peu d’eau dans son vin (français ?) dans sa politique de taxes douanières. A suivre…

Daniel Pechon

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