Skip to main content

A la conquête de l’espace, un espace encore très confidentiel

« Le fonds Echiquier Space B progresse de 58 % depuis le 1er janvier (au 20 novembre) »

La bataille pour conquérir l’espace s’agite, s’accélère. La course est lancée, en bourse aussi. La fièvre du « moon business » commence à envahir les salles de marché. Et depuis qu’Elon Musk parle à l’oreille du futur président des Etats-Unis, la conquête de l’espace est encore plus devenue un eldorado.

Rares sont les fonds à thème qui investissent dans la niche des sociétés dites « spatiales ». Lancé en mai 2021, le fonds Echiquier Space B troue les écrans et affole les compteurs avec une performance exceptionnelle et rare de 58,1 % en moins de 11 mois (en 2024, part B). Certes les performances passées ne présument pas des performances futures. Certes, l’engouement pour les valeurs de l’IA a contribué à gonfler la performance avec des positions plébiscitées comme Nvidia, Tsmc, Amazon et Alphabet en portefeuille, des entreprises qui équipent ou participent avec leur technologie pointue à la conquête de l’espace. Mais quelques valeurs purement spatiales affichent encore des hausses plus solides, même à trois chiffres (voir ci-dessous) !

Le fonds arbore une performance annualisée proche de 7 % (après 3 ans ½) et axe sa stratégique sur les tendances à long terme. Avec l’objectif : saisir la dynamique de la transformation technologique et économique à l’échelle internationale, avec toujours cet horizon à long terme.

Avant, les missions dans le cosmos était l’apanage de grandes puissances. Mais l’ère de l’intelligence artificielle s’est ouverte, avec des effets plus profonds et massifs dans la plupart des domaines d’activité. La conquête de l’espace en fait partie et a connu un coup d’accélérateur avec une engouement de plus en plus large principalement outre-Atlantique.

Il y a quelques années, des businessmen avant-gardistes ont développé l’envie de l’aventure spatiale, au milieu de leurs activités déjà bien prospères. Ce qui semblait des caprices de milliardaires au début s’est vite transformé en business, référence aux aventures spatiales d’Elon Musk (SpaceX), Jeff Bezos (Blue Origin) ou Richard Branson (Virgin Orbit et Virgin Galactic) qui rencontre un succès plus mitigé avec le message subliminal de la nécessité pour un investisseur de parier sur les bons chevaux. Car comme lors de l’éclosion de l’internet, les entreprises vont se multiplier et quelques-unes boiront la tasse.

« Evaluée à 630 milliards de dollars en 2023, le développement de l’industrie spacetech devrait atteindre 1800 milliards de dollars en 2045 »

Elon Musk, toujours dans les bons coups ou du bon côté, voire les dernières élections américaines, a lancé SpaceX, déjà l’une des entreprises privées les mieux valorisées (toujours dans le domaine privée car le boss continue de récolter facilement des capitaux). Actuellement évaluée à plus de 200 milliards de dollars, sa valorisation pourrait dépasser les 250 milliards de dollars lors d’une prochaine levée de fonds, selon les informations du Financial Times. Le succès de Starlink, n’est pas étrangère à ce succès avec plus de 4 millions d’abonnés et des ventes annuelles supérieures à 6 milliards de dollars, selon Quilty Analytics.

2024 peut déjà être qualifiée d’une année stratosphérique, explique Christophe Pouchoy, le gérant du fonds de La Financière de l’Échiquier. Projets et initiatives spatiales se sont multipliés cette année (USA, Inde, Chine, Japon, Russie, Europe…). Entre 2019 à 2024, chaque année, le nombre de lancements a déjà connu une croissance de 50 %. Cette année, ils se comptent par centaines dans des buts commerciaux et entrepreneurial. La course est ouverte. Au-delà de la compétition dans les missions d’exploration, une véritable bataille s’est engagée dans le développement de l’industrie de la spacetech, Le volume de chiffre d’affaires est évalué à 630 milliards de dollars en 2023 et estimé à1800 milliards de dollars en 2045 selon l’expert de L’Echiquier. Globalement, cette fois en termes de revenus, ces nouvelles industries devraient bousculer les 1000 milliards de dollars dès 2040.

Les deux principaux objectifs poursuivis de l’industrie du spacetech : coloniser l’espace pour rendre la vie possible sur d’autres planètes et améliorer la vie sur terre par l’exploitation des satellites avec l’aide de diverses expériences. Des activités minières, manufacturières, d’exploration ne font plus partie de la science-fiction. Tandis que les systèmes de communication et les observations de la terre depuis l’espace font déjà partie de notre quotidien.  La fabrication de satellites et de fusées porteuses a le vent en poupe. Les entreprises de software s’engouffrent dans les programmes de simulation, industriel, du cloud computing dans l’espace.

Ces entreprises qui repoussent nos limites tirent profit de l’essor des projets de stations spatiales privées en orbite basse et la nouvelle course à la Lune qui alimentent le besoin en vaisseaux capables d’embarquer des équipages. Plusieurs firmes se préparent pour être en mesure de répondre à cette demande future mais aussi ardue. Car pour les voyages vers la lune, il faut combiner avec la nuit lunaire qui dure 14 jours terrestres, or par -120°C, les composants électroniques se dégradent très rapidement.

La meilleure performance : + 291 %

Près d’un tiers des sociétés du fonds Echiquier Space (part) pèse encore moins de 5 milliards de dollars capitalisation (petites capitalisations) et moins d’un quart dépasse les 500 milliards. Le positionnement du portefeuille sur les valeurs purement spatiales, industrielles et technologiques a permis au gérant de capter la forte hausse de ces sous-secteurs avec un positionnement du portefeuille sur l’espace pur, les fabricants d’équipements aérospatiaux et de défense ainsi que les fournisseurs de bases de données géospatiales par exemple. Ce positionnement a permis d’obtenir de très bons résultats (pour rappel + 58 % YTD pour le fonds en 2024). Avec de bonnes pioches dans des valeurs purement spatiales telles que AST SPACEMOBILE (+291%), REDWIRE (+287%) et ROCKET LAB (+265%)[1]  qui ont fortement contribué à la performance du fonds, après avoir souffert au premier trimestre des préoccupations macroéconomiques.

Positionnement futur

L’environnement géopolitique actuel stimule les capacités de défense et les investissements dans l’espace militaire. « Nous avons augmenté l’exposition du fonds à ce secteur, en sélectionnant des entreprises de défense disposant d’actifs spatiaux attrayants. Tandis que la baisse des taux d’intérêt est un soulagement pour les entreprises spatiales peu ou pas rentables, qui sont sensibles aux conditions de financement, » explique Christophe Pouchoy.

Le fonds a une forte coloration américaine car les Etats-Unis est le leader incontesté avec environ plus de 5.000 entreprises de l’industrie spacetech cotées ou non cotées (opérateurs et fabricants de satellites, de composants, de lanceurs…).  La magie américaine réside dans la commande publique totalement entraînée par la Nasa, avec un financement élevé de l’industrie américaine par la puissante agence.

L’agence utilise ensuite véritablement, dans le monde réel, les technologies développées par cette industrie. Un chiffre d’affaires gigantesque est créé, source de pérennité et de stabilité.

[1] Depuis le début de l’année au 20/11/2024, Bloomberg

Daniel Pechon

Author Daniel Pechon

More posts by Daniel Pechon

Leave a Reply