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L‘histoire du mois

Trois économistes britanniques – Paul Marsh et Mike Staunton de la London Business School et Elroy Dimson de l’université de Cambridge – ont entrepris un travail minutieux : ils ont retracé 35 marchés boursiers dans le monde entier en remontant aussi loin que possible pour vérifier une question théorique fondamentale en matière d’investissement. Les actions sont-elles réellement plus performantes que toutes les autres classes d’actifs sur le long terme ?

NOUS TIRONS QUATRE CONCLUSIONS ESSENTIELLES DE CETTE ÉTUDE ET DE NOTRE PROPRE EXPÉRIENCE :

  1. La proposition selon laquelle les actions devraient être un élément indispensable d’une stratégie d’investissement à long terme sur une longue période est bien étayée par des preuves empiriques. Les trois économistes montrent que les actions américaines ont rapporté une moyenne arithmétique de plus de 8 % par an en termes réels, après inflation, depuis 1900. Investir tôt dans les actions et à long terme signifie que vous bénéficiez de l’effet composé pendant plus longtemps. En outre, le risque de perte lié aux investissements en actions est considérablement réduit si les investisseurs placent leur capital à long terme plutôt que de spéculer à court terme. De 1970 à 2023, un investisseur qui a investi dans le MSCI World à la fin d’un mois et qui a conservé son investissement pendant 15 ans n’a jamais perdu d’argent, hors inflation. Toutefois, les performances passées ne sont pas un indicateur fiable de l’avenir.
  2. En 1900, l’Allemagne représentait 12,6 % du marché boursier mondial. Aujourd’hui, elle n’en représente plus que 2,1%. Mais ce déclin n’est pas seulement dû au fait que l’économie allemande ne s’est pas bien comportée sur le long terme (ce qui est malheureusement vrai en temps de guerre et de politique économique malavisée) et que de nombreux marchés boursiers ont été ajoutés (ce qui est également vrai sur le long terme). Non, la raison principale est que le marché boursier américain est devenu incroyablement important. Cela plaide en faveur d’une diversification mondiale et non d’une négligence du marché américain en raison du rendement élevé des capitaux propres des entreprises américaines.
  3. Les gens ne cessent de nous dire qu’il ne faut pas investir dans les actions maintenant parce que ce n’est pas le bon moment pour entrer sur le marché. Cela se traduit par des déclarations fatalistes telles que « Le marché est à son plus haut niveau historique ». Nous pensons que c’est une erreur. Selon les calculs du courtier américain Charles Schwab, un niveau record n’est pas un événement exceptionnel : entre 1928 et 2021, l’indice boursier américain S&P 500 a clôturé à un niveau record en moyenne 14 jours de bourse par an. La sélection est plus importante que le timing à court terme. Nous investissons dans des actions qui créent de la valeur à long terme pour leurs actionnaires. C’est le cas lorsque le rendement du capital dépasse le coût du capital et que les ventes augmentent.
  4. Quelques bonnes journées font la différence entre un portefeuille médiocre et un portefeuille exceptionnel. Un investisseur ayant investi dans l’indice MSCI World Net Total Return de la mi-avril 2004 à la mi-avril 2024, dividendes compris, aurait obtenu un rendement annuel moyen de 7,9 % s’il avait été pleinement investi pendant toute cette période de 20 ans. Toutefois, s’il n’avait manqué que les dix jours où les gains quotidiens ont été les plus élevés au cours de cette période, son rendement aurait été ramené à 6,8 % par an. Et s’il n’avait manqué que les 40 meilleurs de ces 5220 jours de bourse, son rendement aurait été deux fois moindre, à savoir 3,5 % par an. En effet, il court le risque de devoir liquider ses positions en actions à un moment inopportun et de devoir réaliser les pertes subies entre-temps. Les actions sont un outil puissant de création de richesse à long terme, et c’est pourquoi elles jouent un rôle clé dans les portefeuilles de nos fonds multi-actifs. Toutefois, les performances passées ne sont pas un indicateur fiable de l’avenir. Cela est particulièrement vrai aujourd’hui, dans un contexte où les marchés connaissent une volatilité accrue en raison de l’augmentation des risques géopolitiques.
LFI

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