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David Kruk (Head of trading desk) est trader chez LFDE. En constante communication avec les opérateurs, au cœur des marchés, il nous livre régulièrement ses réflexions et ses synthèses. Voici celles de ce début d’année.

Le début d’année en bourse de New-York a été bon si on excepte un petit accident sur les indices fin janvier…Mais Wall Street adore Donald Trump. Les grands indices boursiers américains ont établi de nouveaux records depuis son élection de novembre. Et pour 2025, le S&P 500, l’indice le plus suivi aux Etats-Unis, a bouclé sa meilleure semaine pour un début de mandat présidentiel, commencé le 20 janvier, Ronald Reagan en 1985 (+1,7 %). Avant d’être chahuté par le modèle d’IA low cost chinois « DeepSeek ». 

Avec un premier constat. Rien ne semble actuellement arrêter le marché américain puisque les indices ont rebondi violemment le lendemain de la baisse provoquée par le phénomène « DeepSeek ». Dans son intervention du 30 janvier, David raconte être bluffé par l’enthousiasme des investisseurs privés américains, de plus en plus nombreux à prendre part à la hausse des marchés et consacrant une part de plus en plus élevée de leur épargne en actions. Jusqu’à présent, ces investisseurs ont profité judicieusement, chaque fois, des bas du marché pour renforcer leurs positions, et avec succès, comme lors de la baisse récente initiée de la crainte de l’impact « DeepSeek ». Pour David Kruk, le marché américain a encore du chemin à parcourir,  soutenu par un fort momentum. Si la part des investisseurs privés américains est croissante, d’autres experts ne le voient pas d’un bon œil.

En effet, par le passé, il est à noter que l’arrivée massive des investisseurs privés a été souvent le signal pour les investisseurs institutionnels d’un marché à maturité, proche du top.  Adepte des bons mots et des phrases tranchantes et Maître à penser de nombreux gérants d’actifs, Warren Buffett avait notamment l’habitude de dire que : « C’est lorsque mon chauffeur de taxi me dit d’acheter une action que je sais qu’il faut la vendre ».  

Concernant le phénomène « DeepSeek », le trader de LFDE cite Goldman Sachs : « le risque macro existe mais renforcera les gains de productivité majeur en micro. Il y aura des gagnants et des perdants. » 

 Bon timing pour l’Europe

En Europe la trajectoire de l’inflation se dirige vers 2 %, ouvrant le chemin vers des baisses de taux de la BCE qui devraient être plus nombreuses que celles de la FED. Tôt ou tard, l’impact de cette baisse des taux profitera à l’économie européenne. Un retour du marché européen auquel David Kruk était le seul à croire dès fin 2024, contre vents et marées. A cette période, les marchés européens sous-performaient, ses indices étaient enveloppés d’un excès de pessimisme selon le trader. (Eurostoxx 50 +7,8 % et S&P 500 +3,06 % du 1er janvier au 5 février).

En Europe, les risques sont plus nombreux mais connus.  « Nous touchons peut-être la fin de cette période de pessimisme. Avec une croissance presqu’absente, cinq baisses des taux sont envisagées, ce qui ouvre la possibilité de politiques expansionnismes comme en Allemagne après les élections. La Chine reste dans l’ornière mais la moindre amélioration peut donner un coup de pouce à la croissance européenne. La croissance des bénéfices devrait être de 8 % sur le vieux continent contre 15 % aux USA. Et les actions européennes sont plus généreuses en dividende » poursuit le trader.

Enfin, l’indice de confiance des dirigeants des petites entreprises américaines est au plus haut de six mois. Malgré un taux de 10 ans qui s’est retiré vers 4,6 %,  le consensus de marché anticipe à présent à deux baisses des taux de la FED pour 2025. Si les surprises dans les annonces économiques sont un peu moins nombreuses, les chiffres de croissance restent positifs même s’ils ont un peu moins solides.  Les premières publications de résultats des entreprises du quatrième trimestre sont solides et s’accompagnent particulièrement d’un optimisme des CIO, spécifie notre orateur.

Mais tout le monde n’est pas convaincu et David Kruk estime que les valeurs autres que les blue chips ont une plus grande trajectoire de hausse à signer. La belle performance de Wall Street est en réalité tirée par une poignée de poids lourds. Les records du S&P 500 et du Nasdaq tranchent avec la progression plus modeste de l’indice S&P 500 équipondéré ou du Russell 2000, qui regroupe les entreprises américaines cotées de taille intermédiaire (+3,86 % depuis le 1er janvier au 5 février pour le Russel 2000 contre 3,06 % pour le S&P 500). Le Responsable du Desk trading de LFDE pense justement à la revanche des 493 autres valeurs du S&p 500 et au Russel 2000, soit les valeurs en-dehors des sept magnifiques (Tesla, Google, Meta, Microsoft, Nvidia, Amazon, Apple).

Le Russell 2000 avait bondi de 10 % dans la foulée de l’élection, mais il a abandonné la moitié de ses gains depuis. « En théorie, America First devrait bénéficier aux plus petites entreprises qui réalisent l’essentiel de leur activité aux Etats-Unis », explique-t-il (+60 % depuis 2023 pour le SPX et + 30 % pour le Russel 2000 depuis janvier 2023).

Daniel Pechon

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